Type de projet: Aménagement du sol et forêt
Site du projet: Neuchâtel, Suisse
Statut de projet: Opération, exclusif
Réduction des émissions sur 50 ans: 1665 tCO2e
Grâce au projet de protection climatique, le haut-marais de Sous-Martel-Dernier va pouvoir être renaturée, réduisant ainsi la quantité de gaz à effet de serre relâchés dans l'atmosphère. Mais une remise en eau n'agit pas seulement pour la protection du climat, elle vient également en aide à la biodiversité, au régime hydrique, au tourisme et au secteur du bâtiment local.
Dans leur état naturel, les marais ont une énorme capacité de stockage de carbone. Au niveau mondial, les sols marécageux stockent 30 pourcent du carbone des sols alors qu'ils ne représentent que trois pourcent de la surface terrestre. Beaucoup des hauts-marais suisses ont été asséchés à l'aide de tranchées de drainage afin de rendre les sols exploitables pour l'agriculture ou pour en exploiter la tourbe. Malgré l'initiative de Rothenthurm de 1987 qui les protège, deux tiers des 500 hauts-marais sont toujours asséchés, faute de moyens financiers. En conséquence, du CO2 est continuellement relâché dans l'atmosphère. Seule une remise en eau garantit que les marais asséchés redeviennent des puits de carbone à long terme.
Le marais de Sous-Martel-Dernier est un des plus grands sites marécageux de Suisse. Certaines parties du marais de Sous-Martel-Dernier, se situant sur la commune des Ponts-de-Martel dans le canton de Neuchâtel (un marais important au niveau national) sont également encore asséchées, faute de moyens financiers. Le projet de protection climatique comble ce manque de moyens et représente donc une part décisive du projet de renaturation, qui a été menée par le canton de Neuchâtel. Le projet est confinancé par la Confédération.
La renaturation entreprise en 2019 commence à porter ses fruits en 2022: le marais est désormais recouvert de mousses de tourbe et d’autres plantes des milieux marécageux. En outre, de nombreuses espèces de libellules ont à nouveau élu domicile dans cette zone.
Dans un marais asséché, l'oxygène pénètre dans le sol et transforme le carbone présent dans le sol tourbeux en CO2 qui s'échappe ensuite dans l'atmosphère. Pour remettre en eau un marais, les tranchées de drainage doivent être bouchées grâce à des travaux de restauration. Une fois le marais retourné à un état proche de l'état naturel, intact, le haut niveau de l'eau empêche la décomposition des matériaux organiques dans lesquels de grandes quantités de carbone sont stockées de manière permanente. Le projet de protection climatique est rendu possible grâce à une nouvelle méthodologie de l'institut fédéral de recherche WSL, qui donne une estimation du volume des émissions de CO2 qui pourront être évitées grâce à une remise en eau. D'après cette approche, les 50 cm de tourbe renaturée à la surface du marais retiendront 925 tonnes d'émissions de CO2 potentielles par hectare sur les 50 à 100 années à venir.
Les marais ne sont pas protégés pour rien. Ce sont des hauts lieux de la biodiversité. Les marais intacts offrent des habitats pour des espèces animales et végétales rares ou même menacées. Une renaturation renforce en plus la protection contre les inondations et profite au traitement des eaux, au microclimat et au paysage. Le marais offre à la population un endroit où venir se détendre. Les fonds pour la remise en état du haut-marais sont majoritairement reversés dans l'économie locale.
D'autres projets sur les tourbières dans le cadre du programme myclimate sur les tourbières peuvent être consultés ici.
*situation fin 2023. Découvrez dans notre FAQ comment myclimate affiche ces ODD :
Une tourbière renaturée améliore la protection contre les inondations et la lutte contre la pollution de l'eau.
Les tourbières renaturées sont de grands réservoirs de carbone.
1.8 hectares ont été réhumidifiés et constituent un habitat précieux pour des espèces animales et végétales rares.
7823-003