Type de projet: Aménagement du sol et forêt
Site du projet: Jura, Suisse
Statut de projet: Planification, exclusif
La réduction CO₂ annuelle: 282 t CO2e
Grâce au projet de protection climatique, le haut-marais de la Gruère va pouvoir être renaturé, réduisant ainsi la quantité de gaz à effet de serre relâchés dans l'atmosphère. Mais une remise en eau n'agit pas seulement pour la protection du climat, elle vient également en aide à la biodiversité, au régime hydrique, au tourisme et des secteurs du génie biologique et génie civil.
Dans leur état naturel, les marais ont une énorme capacité de stockage de carbone. Au niveau mondial, les sols marécageux stockent 30 pourcent du carbone des sols alors qu'ils ne représentent que trois pourcent de la surface terrestre. De nombreux hauts-marais suisses ont été asséchés à l'aide de tranchées de drainage afin de rendre les sols exploitables pour l'agriculture ou pour en extraire de la tourbe. Malgré l'initiative de Rothenthurm de 1987 qui les protège, deux tiers des 500 hauts-marais suisses sont toujours asséchés, faute de moyens financiers. En conséquence, du carbone est continuellement relâché dans l'atmosphère. Seule une remise en eau garantit que les marais asséchés redeviennent des puits de carbone à long terme.
La tourbière de la Gruère – un marais d’importance nationale, classé en réserve naturelle cantonale - est également encore asséchée, faute de moyens financiers. Le projet de protection climatique comble ce manque de moyens et représente donc une part décisive du projet de restauration. Le projet est cofinancé par la Confédération, le canton de Jura et par diverses fondations.
La tourbière de la Gruère est un des plus grand haut-marais d'un seul tenant de Suisse et s'étend sur environ 55 ha, avec des épaisseurs de tourbe pouvant atteindre 9m par endroit. En raison de ces dimensions particulières et de certaines contraintes techniques, le projet de restauration devra être réalisé en plusieurs étapes.
La première étape a été achevée en 2018. D’autres étapes concernant quelque 15.27 ha en totale sont prévues pour les années 2024-2028.
Dans un marais asséché, l'oxygène pénètre dans le sol et transforme le carbone présent dans le sol tourbeux en CO₂ qui s'échappe ensuite dans l'atmosphère. Pour remettre en eau un marais, les tranchées de drainage doivent être bouchées grâce à des travaux de restauration. Dans le cas du présent projet, c'est près de 3 km de fossés drainant qu'il s'agira de bloquer. Une fois le marais retourné à un état proche de l'état naturel, intact, le haut niveau de l'eau empêche la décomposition des matériaux organiques dans lesquels de grandes quantités de carbone sont stockées de manière permanente. Le projet de protection climatique est rendu possible grâce à une méthodologie de l'Institut fédéral de recherche WSL, qui donne une estimation du volume des émissions de CO₂ qui pourront être évitées grâce à une remise en eau. D'après cette approche, les 50 cm de tourbe renaturée à la surface du marais retiendront plus de 1 000 tonnes d'émissions potentielles de CO₂ par hectare sur les 50 à 100 années à venir.
Un projet aussi conséquent que celui de la restauration de la tourbière de la Gruère représente un investissement conséquent pour le canton du Jura. Le soutien de myclimate, établi sur la base de la méthode d’estimation des émissions de CO2 proposée par le WSL, contribue fortement à rendre ce projet réalisable.
Les marais ne sont pas protégés pour rien. Ce sont des hauts lieux de la biodiversité. Les marais intacts offrent des habitats pour des espèces animales et végétales rares ou même menacées. De plus, la renaturation renforce la protection contre les inondations et profite au traitement des eaux, au microclimat et au paysage. Le haut-marais offre à la population un endroit où venir se détendre. Les fonds pour la remise en état du haut-marais sont majoritairement reversés dans l'économie locale.
Découvrez dans notre FAQ comment myclimate affiche ces ODD :
Les tourbières renaturées sont de grands réservoirs de carbone.
Une tourbière renaturée améliore la protection contre les inondations et la lutte contre la pollution de l'eau.
15.27 hectares seront réhumidifiés et constituent un habitat précieux pour des espèces animales et végétales rares.
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